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3. La voix : écrire comme on parle (mais en mieux)

C’est là que tout se joue.
La voix, c’est ce qui fait qu’un texte sonne juste, qu’il respire, qu’on sent une présence derrière les mots. Elle n’a rien à voir avec la perfection grammaticale ni le jargon de circonstance. Elle parle vrai. Elle a un ton, une énergie, un regard.

Le problème, c’est qu’en entreprise, beaucoup de plumes se déguisent en robots. On écrit pour « faire professionnel », ce qui veut souvent dire : étouffer toute trace de personnalité. Résultat : des phrases sans couleur, des tournures qui ne veulent rien dire et des mails qui semblent rédigés par une photocopieuse.

Écrire comme on parle, ce n’est pas écrire n’importe comment. C’est écrire avec sincérité, en gardant la fluidité de la conversation et la rigueur de la pensée. C’est refuser les mots gonflés d’air chaud. Un « nous avons procédé à la mise en œuvre » n’a jamais ému personne. En revanche, un « nous avons lancé le projet » a le mérite d’être clair, vivant et humain.

Ta voix, c’est ton empreinte. Elle te distingue. Elle donne envie de te lire, de te croire, de te suivre. Même dans un simple mail, elle peut faire la différence entre communication et connexion. Et c’est exactement ce qu’on cherche : relier les esprits, pas aligner les phrases.

Trouver sa voix, c’est comme accorder un instrument. Au début, ça grince. Puis peu à peu, les phrases s’ajustent, la musique se pose, le ton devient juste. Et un jour, tu te relis et tu te dis : « oui, ça, c’est moi ».

Astuce : lis ton texte à voix haute. Si tu n’entends pas ta manière de parler, c’est que tu as disparu derrière les mots. Allège, reformule, respire. Si ton texte sonne comme toi, mais en version plus claire et plus assurée, tu as trouvé la bonne voix.