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2. Le rythme : la musique du texte

Le rythme, c’est ce qui fait qu’un texte se lit sans effort, presque sans qu’on s’en rende compte. Il donne l’élan, la respiration, l’énergie. Trop de mots, et tout s’écroule sous son propre poids. Pas assez, et la phrase s’essouffle avant d’avoir dit quoi que ce soit. Le secret, c’est l’équilibre : un mélange de tension et de détente, de souffle court et de souffle long.

Un bon texte, c’est une partition. Les phrases y sont des notes : certaines claquent, d’autres s’étirent, quelques-unes suspendent le temps. Le lecteur, lui, suit la mélodie. Si tout sonne pareil, il décroche. Si le rythme varie, il s’accroche, curieux de la suite.

Les écrivains le savent : la lecture est une affaire d’oreille. Même un mail a besoin de cadence. Un texte qui se lit bien, c’est un texte qu’on pourrait presque dire à voix haute. C’est là que le style se glisse, discrètement, entre deux virgules.

Pour écrire avec rythme, il faut accepter le silence. Les points. Les retours à la ligne. Laisser le texte respirer, comme un comédien laisse un temps avant la réplique. Trop souvent, on étouffe nos idées dans des phrases à rallonge, persuadés qu’on semblera plus intelligent. En réalité, on a juste l’air fatiguant.

Le rythme, c’est la vie du texte. Et la vie, c’est le mouvement. Alors varie, ose, tranche, laisse de la place aux pauses. C’est dans ces battements-là que naît la lecture vivante.

Astuce : lis ton texte à voix haute. Si tu t’essouffles, c’est qu’il est trop long. Si tu t’ennuies, c’est qu’il est trop plat. Et si tu sens qu’il danse tout seul, c’est que tu tiens enfin le bon tempo.