Partie 1 : Anatomie d'une réunion (et pourquoi elles tournent mal)
Les sept cercles de l'enfer réunionesque
Avant de pouvoir survivre à une réunion, il faut comprendre à quel type de supplice vous allez être confronté :
1. La réunion "Aurais-pu-être-un-email" Caractéristiques : Aucun débat nécessaire, informations descendantes, participants qui hochent la tête en silence. Durée : 45 minutes qui auraient pu être 3 paragraphes.
2. La réunion "Brainstorming sans limite" Le chaos créatif où tout le monde parle en même temps, où les idées fusent dans tous les sens, et où l'on repart sans aucune décision concrète mais avec une migraine garantie.
3. La réunion "Règlement de comptes" Quand deux collègues ou services transforment une réunion professionnelle en tribunal. Le reste de l'assemblée devient otage d'un conflit qui les dépasse.
4. La réunion "Monologue déguisé" Une personne parle pendant 55 minutes des 60 prévues. Les autres servent de faire-valoir muet. Questions acceptées uniquement si elles sont laudatives.
5. La réunion "Récursive" On y parle... de la prochaine réunion. Ou de la dernière. Ou du format des réunions. Une réunion sur les réunions, l'absurdité bureaucratique dans toute sa splendeur.
6. La réunion "Problèmes techniques" Les vingt premières minutes sont consacrées à faire fonctionner le projecteur, la visioconférence, ou à attendre celui qui "arrive dans 2 minutes" depuis 15 minutes.
7. La réunion "À quoi bon" Personne ne sait vraiment pourquoi on est là, pas d'ordre du jour, pas d'objectif clair. On discute, on tourne en rond, on repart comme on est venu.
Pourquoi les réunions dysfonctionnent
Les causes profondes du syndrome réunionite aiguë :
- L'absence d'objectif clair : "On fait un point" n'est pas un objectif. C'est une excuse pour remplir un agenda.
- Le manque de préparation : Participants qui découvrent le sujet en arrivant, comme on découvre le menu au restaurant.
- La peur du conflit : On tourne autour du pot, on noie le poisson, on édulcore, on finit par ne rien dire d'important.
- Le syndrome du "tant qu'on est tous là" : La réunion s'élargit à des sujets annexes parce qu'il serait "dommage de ne pas en profiter".
- L'effet spectateur : Plus il y a de participants, moins chacun se sent responsable de faire avancer les choses.