Chapitre 3 : La planification, cette fiction qu'on s'invente chaque lundi
Le syndrome du dimanche soir
Tous les dimanches soirs, le même rituel se produit. Vous sortez un carnet tout neuf (ou ouvrez une énième application de productivité), et vous planifiez LA semaine parfaite.
Lundi : réveil à 6h, méditation, sport, petit-déjeuner équilibré, trois heures de travail profond, déjeuner sain, réunions productives, soirée lecture.
La réalité du lundi : réveil à 8h47, panique, café brûlant avalé en courant, arrivée essoufflé, gestion de 47 imprévus, déjeuner devant l'ordinateur, découverte que votre belle planification n'a survécu que 23 minutes à la réalité.
Les outils de planification : une collection de cimetières numériques
Levez la main si vous avez essayé au moins 15 applications différentes de gestion du temps. Gardez la main levée si vous en utilisez actuellement plus d'une. Bon, vous pouvez baisser la main si vous les ouvrez réellement.
Notre parcours typique ressemble à ça :
- Janvier : Découverte enthousiasmée de l'application miracle
- Février : Utilisation assidue et sentiment de contrôle total
- Mars : Quelques oublis, mais ça va
- Avril : L'application dort paisiblement dans un dossier "Productivité" sur votre téléphone
- Mai : "Il faut que je retourne sur cette app..."
- Juin : Découverte d'une NOUVELLE application miracle
Le problème n'est pas l'outil. Le problème est que nous cherchons un outil magique qui fera le travail à notre place. Spoiler numéro 3 : il n'existe pas. Même avec l'IA la plus sophistiquée, c'est encore vous qui devez faire les choses.
La planification réaliste : l'art de l'auto-mensonge constructif
Voici le secret d'une bonne planification : mentez-vous, mais gentiment.
Au lieu de prévoir 8 tâches impossibles dans votre journée, prévoyez-en 3 faisables et une bonus. Quand vous accomplissez les 3 premières, vous êtes un héros. Si vous faites aussi la bonus, vous êtes un dieu. Si vous n'en faites que 2, au moins vous n'êtes pas en échec total.
La clé, c'est ce qu'on appelle la "marge de chaos" : ce temps supplémentaire que vous intégrez dans votre planning pour gérer tous les imprévus qui ne manqueront pas d'arriver. Votre collègue qui débarque avec une "petite question rapide" de 45 minutes. Le serveur qui plante. Votre cerveau qui décide soudainement qu'il a besoin d'une pause.
Règle d'or : multipliez toujours par deux le temps que vous pensez qu'une tâche va prendre. Vous vous remercierez plus tard.